Qu’est-ce qu’être de passage ? Qu’est-ce qu’un passager ? Que nous apprend le monde de l’art sur ces questions ? Ce milieu qui a abondamment traité du sujet du temps ces dernières années avec par exemple Walter de Maria et ses expériences de la durée, Philippe Parreno posant la question d’un temps de réception d’une œuvre ou tant d’autres artistes cherchant à capter l’instant, interrogeant l’archive, produisant des situations immersives, des récits ou flirtant avec le monde du virtuel.
Une première réponse sensible serait qu’être de passage et/ou passager est relatif à un rapport au monde fugace et incertain. Une fois détachés de nos biens, nous sommes certes plus libres mais ne sommes-nous pas également plus « embarqués » dans le réel ? Sans l’illusion d’un possible contrôle ou heureux de se délester, le passager traverse. Il habite autant qu’il peut et reste sur le qui-vive. Cet être « ici et là » ausculte, scrute, se projette sur le moment en gravissant des sommes d’espace temps. Le passager trace un chemin, partagé entre ses attentes propres et une possible surprise, de même lorsque nous visitons un espace d’exposition.
Pour mener cette enquête, la parole sera donnée à une sélection d’artistes et d‘agents de l’art. Le sujet sera ouvert, discuté au regard d’œuvres, d’expositions, de projets, d’attitudes et de réactions. Nous prendrons (en réponse à Marcel Duchamp) rendez-vous avec l’art et discuterons d’habiter, d’exposer, pour ne pas dire d’être.
